La fin des vacances
Le vin ouzbek, c’est pas bon et en plus ça laisse des traces. Nous nous levons avec la gorge desséchée et un bon mal de crâne pour Clément. Heureusement, nous avions toute notre tête en rentrant hier, ce qui nous a permis d’expliquer à un chauffeur de taxi que nous voulions qu’il nous prenne au Gour Emir à 6h20 ce matin pour nous emmener à la gare. Notre accent russe doit vraiment être excellent puisque le taxi est au rendez-vous et que nous arrivons sans encombre à la gare. Les trains ouzbeks se divisent en deux catégories : les « express » qui sont tous neufs et qui diffusent des films en russe avec Sarah Michelle Gellar et où les sièges s’allongent, et les vieux trains de l’époque soviétique. Pour aller de Boukhara à Samarcande, nous avions un express, aujourd’hui nous testons l’autre catégorie. La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas de film débile qui vous hurle dans les oreilles mais c’est à peu près tout. Pour le reste le confort est plutôt rustique, les sièges ne sont qu’à peu près fixés au sol, il fait très chaud et on est bringuebalé dans tous les sens. Malgré ça, c’est plutôt sympa d’être un peu plus en contact avec la population et de voyager à l’ouzbek.
Au bout de cinq heures environ nous arrivons à Tachkent et nous nous rendons à l’aéroport. Nous retrouvons évidemment notre groupe de Bretons qui prend le même avion que nous. Après les formalités de rigueur, la dépense de nos derniers soums et la quête fructueuse d’un endroit où poster nos cartes postales nous embarquons à bord d’un A310. L’installation est un peu compliquée : au début il n’y a pas grand monde dans l’avion donc les gens s’étalent et se dépêchent de « réserver » des rangées de quatre sièges pour pouvoir s’allonger. Et puis finalement arrivent d’autres minibus remplis de passagers qui se déversent dans l’avion. Alors il faut que chacun récupère ses affaires et retrouve sa place dans un avion finalement plein. En fait les autres passagers étaient en correspondance depuis la Chine ou l’Inde. Il y a notamment tout un groupe de Français au crâne rasé déguisés en moines bouddhistes avec des jupes rouges et des grands sacs à fleurs. Je ne sais pas s’ils ont fait une retraite ou un pèlerinage, ce qui est certain, c’est que le voisin de Clément de l’autre côté de l’allée n’a pas dû prendre beaucoup de douches ni faire beaucoup de lessives pendant son séjour !
Le vol se déroule sans histoire. A l’arrivée à Roissy, nous passons rapidement l’immigration, fait assez rare pour être signalé mais c’est après avoir récupéré les bagages que les choses se compliquent. Les douaniers, apparemment prévenus de quelque chose, font du zèle et inspectent un à un tous les bagages. Le problème c’est qu’ils ne sont que deux et qu’ils ne disposent que d’une machine à rayons X alors c’est un peu long. Je dirais même que ça s’éternise .Et qu’on n’en finit pas de ne pas avancer. C’est fou ce qu’on peut mettre comme bagages dans un avion. Finalement les douaniers repèrent quelque chose dans le bagage d’un des pseudo-moines et s’emploient à fouiller minutieusement le sac suspect. Pour notre part, nous réussissons à passer notre théière en fraude et nous éclipsons sans demander notre reste et sans chercher à voir ce que notre terroriste en robe jaune pouvait bien transporter.
Dans le RER du retour, nous prenons sous notre protection une vieille dame japonaise qui cherche à rejoindre son hôtel dans Paris mais dont c’est le premier séjour en France (première expérience du RER, ça calme) et qui ne parle ni français, ni anglais. Par chance, le nom de son hôtel est écrit dans notre alphabet sur sa feuille de réservation et comme c’est tout près de chez nous, Clément, en preux chevalier, l’y escorte pour s’assurer qu’elle arrive à bon port. Juste à côté de l’hôtel, il y a un resto de sushi : au moins notre brave dame n’aura pas à aller trop loin en cas de mal du pays !
Retour à la maison, posage des sacs, fin du voyage. Petit coup de déprime en pensant au boulot du lendemain. Pas grave, les prochaines (grandes) vacances ne sont plus très loin !