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Rendez-vous à Samarcande
22 octobre 2006

Excursion à Ayaz-Kala

Ce matin au petit-déjeuner à l’hôtel, nous testons une espèce de saucisse au poulet reconstitué : dégueulasse ! En plus il pleut alors on traîne un peu mais comme ça ne s’arrange pas on sort terminer notre visite des monuments de la ville. Nous voyons notamment un spectacle de danses traditionnelles rien que pour nous dans un palais en sirotant du thé : bien sympa. Nous croisons toujours autant de mariages mais cette fois on peut imaginer que les héros du jour font la gueule parce qu’il pleut. Nous passons au bazar de la ville acheter une théière et des bols : ce n’est pas qu’ils sont exceptionnellement jolis mais on utilise les mêmes matin, midi et soir alors ça nous rappellera vraiment notre voyage. Nous nous promenons dans le bazar et au marché, prenons des gens en photo, goûtons des samsas (des genres de samosas aux oignons et à la viande) avant de déjeuner de brochettes au même endroit qu’hier. Nous achetons ensuite des gâteaux secs, toujours au marché avant de retourner à l’hôtel chercher nos affaires et de nous acheminer vers l’office du tourisme où nous avons rendez-vous avec notre taxi.

Ledit office est fermé (c’est dimanche) mais un homme nous attend à proximité. Sans mot dire, il nous tend un téléphone portable et nous met en communication avec quelqu’un qui nous explique en anglais qu’il faut le suivre et qu’il va nous emmener à Ayaz Qala. Court trajet en taxi, nous nous arrêtons à peine passé Ourgentch pour échanger de chauffeur avec un mini van qui ramène un couple de Russes de là où nous allons. L’organisation nous parait un peu bizarre mais finalement par notre nouveau chauffeur qui connaît quelques mots d’anglais et par le jeune homme russe qui parle bien anglais et qui fait l’interprète nous comprenons que nos deux chauffeurs sont frères et que tout est normal. En fait nous avons changé pour celui des deux qui est habitué à conduire sur la dernière partie du trajet vers Ayaz Qala. Nous comprendrons plus tard en voyant la piste qu’effectivement il vaut mieux être un poil expérimenté en conduite sur boue avec une voiture normale. Malgré cela, c’est notre interprète russe qui apprend à notre nouveau chauffeur qu’il va devoir dormir là-bas. Faudra faire des progrès sur la circulation de l’information, les gars. Nous repartons donc vers le campement.

Nous commençons par passer un pont assez impressionnant : il est constitué de barges flottantes rouillées qui reposent sur le fond de l’Amou Daria (pas assez d’eau pour que ça flotte) et qui sont reliées entre elles par des chaînes. Les niveaux entre les barges sont plus ou moins harmonisés par des plaques de tôle et des pelletées de sable. Un grand moment.

La route se poursuit : nous traversons des villages isolés à la limite du désert. Toutes les habitations sont en torchis, ça ne respire évidemment pas la prospérité. On a eu cette impression plusieurs fois depuis le début de notre trajet en taxi en voyant le nombre important d’usines désaffectées le long des routes. C’est dur dur dans la région. Ca reflète vraiment le désordre économique laissé à la suite de l’effondrement de l’URSS. Bien sûr, dans certains pays que nous avons visités on a pu voir de la pauvreté, mais souvent on sentait que l’économie décollait, que ça bougeait dans les villes, que les gens avaient une activité. Alors qu’ici, ça paraît vraiment mort et ça fait très bizarre, on ne sait pas comment ils vont pouvoir s’en sortir et c’est poignant. On croise beaucoup d’enfants, de vieux assis au bord de la route, de femmes avec des bébés dans les bras attendant le bus ou un taxi collectif. On voit des petits troupeaux de moutons encadrés par des enfants sur des ânes ou à pieds. On ne s’arrête pas en chemin mais ce trajet est très intéressant, on est vraiment loin des lieux plus touristiques.

Notre chauffeur fait ensuite preuve de sa dextérité en adaptant sa vitesse sur la piste boueuse et détrempée : assez rapide pour ne pas s’embourber, assez lente pour que la voiture ne finisse pas sur le toit. Nous arrivons enfin sains et saufs au campement où nous serons les seuls touristes pour la nuit.low0005_1 Après avoir pris nos quartiers dans notre yourte (des tapis partout, deux matelas et deux énormes couettes, une table basse et des coussins en guise de siège), nous partons explorer la forteresse d’Ayaz Qala voisine.

Bon alors je vais pas faire un cours d’histoire sur les citadelles de la région, surtout qu’apparemment personne ne sait trop qui les a construites ni quand ni à quoi elles servaient. Aujourd’hui il reste des ruines sculptées par des siècles d’érosion. Ben oui, elles datent quand même pas d’hier les forteresses en question. C’est assez joli et impressionnant. Nous sommes évidemment les seuls sur le site, jusqu’à l’arrivée d’un groupe de jeunes garçons encadrés par des professeurs venus participer à la récolte obligatoire du coton dans la région (évidemment on apprendra ce détail plus tard de notre chauffeur car aucun d’entre eux ne parle anglais). Vieux reste de l’occupation soviétique. Comme c’est dimanche ils ne bossent pas et en profitent pour visiter le coin et l’attraction principale : nous. low0003_1Il y a quasiment bataille pour se faire prendre en photo par nos soins et nous sommes escortés dans notre tour des lieux par un groupe grandissant de fans. Nous prenons finalement congé et regagnons nos yourtes, assez rapidement pour échapper au flot d’un deuxième camion qui transporte les homologues féminines de nos camions. Dégoûtées de nous avoir ratés, elles viennent au campement après leur visite, nous demandent de sortir de la yourte pour une séance de photos et d’hystérie collective. Après les photos, je leur laisse mon e-mail sur des bouts de papier qu’elles me tendent. L’une des filles me tend même un billet plié en quatre pour nous remercier des photos. Je le lui rends évidemment mais je dois accepter une barrette dorée en cadeau. Prise de court, je lui abandonne le stylo CRNA Nord de Clément que je tiens toujours à la main. Fin de la séance d’autographes et enchaînement avec le dîner dans la yourte.

Le repas est délicieux, la soupe et le plov figurent toujours au menu mais nous dégustons aussi de délicieuses salades, des légumes grillés, des fruits…tout en buvant du thé assis sur de petites nattes autour d’une table basse remplie de ces victuailles. Le bonheur, quoi.

Très vite, le groupe électrogène cesse de fonctionner et vers 20 heures nous éteignons notre lampe à pétrole pour nous glisser sous nos couettes.low0004_1

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